Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 18.djvu/399

Cette page a été validée par deux contributeurs.
393
de Milord Céton.

d’ailleurs, ajouta un des ministres, nous ne pouvons rien faire qui soit plus conforme aux vœux de notre Souveraine, que de confirmer son choix en couronnant l’époux qu’elle s’est choisi ; il est sage, il est vaillant, il est l’ami de Dieu, parce qu’il l’aime & le craint ; il est le vrai héros de notre âge & paroît au-dessus de l’humanité ; il est bon, il est ami tendre, il est compatissant & tout entier à ceux qu’il doit aimer ; il fait les délices des personnes qui vivent avec lui ; c’est-là ce qui doit toucher nos cœurs, ce qui doit nous attendrir & nous rendre sensibles à toutes ses vertus.

Je ne rapporte toutes ces louanges que pour faire connoître les motifs qui déterminèrent les Géorgiens à me faire partager la couronne ; tous les grands du royaume se rassemblèrent & vinrent en corps me l’offrir, en m’apportant, suivant leurs usages, le livre des loix, pour me faire jurer dessus de ne jamais les enfreindre. Alors ils renouvelèrent le serment de fidélité dans la même forme qu’ils avoient observée au couronnement de la reine. Je n’ignore pas, leur dis-je, les obligations auxquelles je m’engage ; le premier de mes devoirs est de travailler à votre bonheur, je ne m’en propose point d’autre, ma gloire va être attachée désormais à la félicité de mes peuples, & je ne me croirai votre roi que lorsque je vous aurai rendus heureux. En acceptant la couronne, je vous