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de Milord Céton.

de tous nos autres vices, & n’ont pas la moindre relation avec les talens qui forment une personne sage, ni avec les vertus qui constituent le caractère de l’honnête homme.

Privé depuis long-tems de ce bonheur extérieur & éloigné de ce fonds brillant, je suis pleinement convaincu que la vertu seule a le droit de nous rendre véritablement heureux : c’est ainsi que ma vie s’est passée depuis quelques années dans le mépris des honneurs & du faste qui les environne, fuyant la compagnie des hommes & n’attendant que la mort que je croyois proche, pour mettre fin à tous mes ennuis.

J’étois dans ces dispositions lorsque Zachiel s’est présenté à moi, j’ai combattu quelque-tems ses raisons : mais qui peut résister aux insinuations d’un génie du premier ordre ? Vaincu par l’éloquence de son zèle, je n’ai pu me défendre de l’accompagner ; c’est par lui que j’ai appris la mort de Milady & les soins qu’il s’est donnés pour perfectionner votre éducation, ceux qu’il a pris pour vous faire remonter sur le trône de vos ancêtres, & enfin la gloire où vous prétendez élever mon fils ; tous ces motifs réunis à l’attachement &, j’ose ajouter, à la tendresse que j’ai toujours conservée pour vous, m’ont enfin déterminé à abandonner ma retraite ; je dis plus : ils ont réveillé