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Voyages

nous le fit connoître, lorsque nous prenant l’un & l’autre par la main : voici vos enfans, lui dit-il, qui avoient été confiés par vos ordres aux soins du Kaker : mais, pour les sauver de la tyrannie qu’on vouloit encore exercer sur eux, je les ai soustraits aux nouveaux dangers qui menaçoient leurs têtes. Que vois-je, m’écriai-je, en me précipitant dans les bras de mon père ! Ah ! Zachiel, je tiens de vous tout mon bonheur, il ne manque plus rien à ma félicité. Mon père me tint long-tems dans ses bras ; sa tendresse se manifesta d’abord par des larmes. Revenu à lui, il se mit en devoir de rendre ses premiers hommages à la reine, qui l’embrassa avec beaucoup de tendresse. Je ne cesserai jamais, dit cette princesse, de vous regarder comme mon père, vous m’en avez long-tems tenu lieu, & les services que vous avez rendus au roi George seront éternellement gravés dans mon cœur.

Les premiers momens que nous passâmes avec mon père ne furent d’abord employés qu’à lui marquer la joie que nous avions de le revoir ; cependant je lui trouvai l’air si abattu, que je ne pus m’empêcher de lui marquer l’inquiétude où j’étois sur sa santé. La reine qui les partageoit, lui fit plusieurs questions sur ses disgrâces : si je ne craignois, ajouta cette princesse, de renouveler