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de Milord Céton.

lement dans la multitude des sujets qui fait ordinairement sa force, sur-tout lorsqu’ils sont attachés à leur prince par l’amour & les sentimens du cœur. Vous devez les entretenir dans l’exercice militaire pour ne point laisser énerver leur courage ; vous devez encore maintenir la paix, l’union & la liberté de tous les citoyens, entretenir l’abondance des choses nécessaires & marquer du mépris pour le superflu ; les accoutumer au travail & leur insinuer de l’horreur pour l’oisiveté, de l’émulation pour la vertu, de la soumission aux loix & du respect pour la divinité ; il faut encore bannir le luxe de vos états, qui ne sert souvent qu’à appauvrir le citoyen & à la ruine des grands ; par cette conduite vous diminuerez les besoins, en les réduisant aux simples nécessités de la vie. Le luxe, poussé jusqu’à un certain point, corrompt presque toujours les mœurs ; souvent il empoisonne toute une nation par des raffinemens de volupté : on s’accoutume à regarder comme des nécessités les choses les plus superflues.

Soyez toujours affables & montrez-vous souvent l’un & l’autre à vos peuples ; que vos vertus & vos bonnes actions soient les ornemens de vos parures, qu’elles soient la garde qui vous environne, afin que vos sujets apprennent de vous en