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Voyages

n’accorde rien à la crainte ni à l’espérance, à l’amitié ni à la haine, qui n’est d’aucun parti, qui donne aux actions le prix qu’elles méritent, sans se soucier de plaire ni d’offenser ; que cet historien fera voir sans doute d’un seul trait de plume le ridicule de leur orgueil & la bassesse de leurs adulateurs. Pour vous, mes chers enfans, vous avez acquis dans vos voyages un fonds d’expériences & de lumières qui, lorsqu’elles seront guidées par la raison, pourront sans doute contribuer à vous garantir de tous les pieges que l’on s’apprête à vous tendre.

Mais comme vous n’avez pas besoin actuellement des secours de vos ministres pour l’administration de vos états, je vous conseille de ne vous confier désormais qu’à vos propres lumières & à celles d’une personne que je vous ferai connoître avant la fin du jour. Je vous engage à vous consulter tous trois lorsqu’il s’agira de quelque affaire importante ; pesez sans précipitation les raisons du pour & du contre, & quand vous serez absolument déterminés sur un parti, suivez-le avec sagesse, avec prudence & sur-tout avec discrétion. Ne confiez à personne le secret de votre état ; le seul moyen de faire réussir vos entreprises, est de ne jamais vous laisser deviner. Je ne prétends pas par ces discours vous insinuer de