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de Milord Céton.

tendit dans la ville capitale que le nom de Thaymuras qui se répandit bientôt dans toutes les provinces du royaume.

Cependant les principaux de l’état n’étoient pas sans crainte ; la mort du roi, celle de toute sa famille, l’exécution d’un grand nombre de seigneurs, l’emprisonnement de plusieurs personnes distinguées par leur mérite & par leurs talens, qui toutes étoient péries malheureusement ; tous ces crimes multipliés se représentèrent à leurs yeux, & la crainte qu’on n’en poursuivit la punition & qu’on n’en conservât le plus implacable ressentiment, les engagea d’implorer la pitié de leur reine, qui, par le conseil du génie, voulut bien accorder à tous ses sujets une amnistie générale.

Cette déclaration publiée les tira d’abord de la cruelle incertitude qui les tenoit depuis long-tems entre la crainte & l’espérance, & leurs agitations se changèrent heureusement en une joie sans mélange, qu’ils firent éclater en commun par des transports que les prospérités particulières, quelque parfaites qu’elles puissent être, n’inspirent jamais au même degré. L’effet de la déclaration que la reine venoit de donner, étoit bien propre à soutenir une satisfaction publique ; elle ne pouvoit rien offrir de plus conforme à leurs espérances qu’une amnistie générale, sans