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de Milord Céton.

doit : nous nous embarquons, un vent favorable nous promet une heureuse navigation, les matelots poussent des cris de joie, on lève l’ancre, on part ; les zéphirs enflent les voiles, le vaisseau vole sur l’onde amère, son sein agile fend les flots écumans & laisse derrière lui de longs sillons ; tout répond à notre impatience : l’espérance & le desir de vaincre nous occupe : on arrive enfin, après quelques mois d’une navigation des plus heureuses, dans un port de la Mingrelie.

Lorsque nous fûmes débarqués, nous apprîmes que tout le royaume étoit divisé par les factions des grands qui formoient différens partis ; les uns attachés à la famille du tyran qui n’avoit point laissé d’enfant, vouloient reconnoître pour leur roi son plus proche héritier ; d’autres vouloient changer entièrement la forme du gouvernement pour en composer une espèce de république ; & d’autres enfin, qui étoient la plus grande partie, proposoient de se mettre totalement sous la domination du Sultan, en lui demandant un gouverneur.

Zachiel, instruit de tous ces troubles, les jugea très-favorables à ses vues ; il commença par faire distribuer la nouvelle du débarquement de la princesse Thaymuras, fille unique du prince George, & seule héritière de cette maison, & par conséquent leur légitime souveraine, & la