trer dans son royaume, afin d’y faire un dernier effort pour remonter sur le trône de ses ancêtres.
Erasme employa tout ce que lui suggéra sa prudence ordinaire pour exécuter les ordres du prince, & le mettre en état de s’embarquer incessamment. Le lord Céton, oncle de Monime, fut prié de se charger de cette jeune princesse ; George voulut bien la lui confier comme le gage le plus précieux de son amitié. Céton la remit entre les mains de Milady son épouse, lorsqu’il fut lui-même forcé d’abandonner sa patrie pour fuir les cruautés de Cromwel ; il la pria, conformément aux ordres du prince, de ne point lui déclarer le secret de sa naissance jusqu’à ce que le prince fût entièrement rétabli sur le trône de ses pères.
George, tranquille sur le sort de sa fille, s’embarqua pour la Georgie. Arrivé dans cette partie de la basse-Arménie, il ne voulut jamais s’écarter des sages conseils d’Erasme qui, par sa prudence & les correspondances qu’il avoit entretenues dans différentes provinces, parvint enfin par leurs intrigues à faire soulever la plus grande partie de la nation, en faisant publier l’arrivée du prince George, seul & unique héritier de la famille de Thaymuras, leur légitime souverain, & le seul à qui ils devoient obéir.
Cette nouvelle fit renaître dans le cœur de tous
