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Voyages

plus vif depuis que j’ai découvert en vous de nouvelles perfections ; & les qualités solides dont votre ame est ornée, ont enfin resserré des nœuds que je regarde à présent comme indissolubles. Ne m’enviez donc plus la gloire d’être aussi généreuse que vous ; d’ailleurs vous ne devez pas ignorer que je tiendrai tout des bienfaits de Zachiel, sans lesquels il me seroit tout à fait impossible de me faire reconnoître de mes peuples, ni conséquemment de remonter sur le trône de mes ancêtres ; il est donc juste, & je puis même ajouter qu’il est absolument nécessaire à mon bonheur, que vous participiez aux saveurs du génie, en partageant un trône que vous m’aiderez à conduire avec équité.

Ah ! divine Thaymuras, m’écriai-je, ma vie pourra-telle suffire pour mériter d’aussi grands bienfaits ? Que dis-je ! N’y auroit-il pas plus de grandeur d’ame à refuser un honneur dont je me sens si peu digne ? Zachiel, par pitié, daignez soutenir ma foiblesse en m’assistant de vos conseils ; dois-je céder au penchant qui m’entraîne ? Hélas ! que faut-il que je fasse ? Je meurs s’il faut renoncer à mon amour, & je ne pourrai jamais vivre tranquille si mon union avec ma princesse est contraire à sa gloire.

Calmez le trouble qui vous agite, me dit le génie, je me serois opposé à votre passion si je