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de Milord Céton.

approche où il doit arriver plusieurs catastrophes à leur tourbillon, par la rencontre subite de quelques comètes embrasées, dont le violent choc peut faire décrite à leur globe une orbite différente de celle qu’il décrit à présent, & qu’ils doivent craindre un embrasement universel ; & ces bonnes gens, frappés de cette nouveauté, courent sur la montagne pour y implorer la divinité & la prier de détourner de dessus eux un pareil malheur.

Ces peuples suivent la loi naturelle, ils ont plusieurs temples dédiés à Cybèle qu’ils honorent beaucoup, & où les jeunes filles sont élevées avec un très-grand soin ; ils adorent néanmoins un être suprême : mais ils regardent la nature comme une divinité dont la force est répandue par tout, & essentielle à la matière ; ils pensent qu’elle est comme une espèce de sympathie qui lie tous les corps & les tient dans l’équilibre, & qui, sans se décomposer elle-même, a le secret merveilleux de varier les êtres à l’infini ; qu’on doit la regarder comme un principe d’ordre & de régularité, qui produit éminemment tout ce qui se peut produire dans ce vaste univers. Ils croient que les ames des bienheureux sont répandues dans l’air & qu’elles y jouissent d’une entière liberté ; que celles des méchans sont renfermées dans les entrailles de la terre comme dans une prison, où ils expient leurs fautes jusqu’à la résurrection ; qu’alors plusieurs seront