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Voyages

l’homme doit avoir des connoissances & des principes ; la femme, de la raison & un esprit de détail : & dans l’harmonie qui règne entr’eux, tout doit tendre au bien commun ; chacun doit suivre l’impression de l’autre, chacun obéit, & tous deux sont les maîtres.

On reconnoît par tout dans cette planète la vigilance & l’attention du gouvernement, afin de procurer aux peuples la sûreté, la commodité, l’aisance & le libre exercice de son industrie. Leurs grands chemins entretenus avec soin, sont bordés d’un double rang d’arbres, & l’on voit sur les côtes de la mer des bois propres à la construction des navires, afin de procurer l’abondance par la facilité du commerce. Ce sage gouvernement a encore pourvu à tous les besoins des voyageurs ; on n’y rencontre point de ces refuges mercenaires établis par l’intérêt ; mais on y voit de grandes maisons que de riches citoyens ont fondées dans des lieux écartés. Ces maisons sont fournies de tout ce qu’on peut desirer, & elles sont gratuitement ouvertes à tous les voyageurs : mais dans les villes on se dispute à l’envi le bonheur de traiter ses hôtes. Je crus, en admirant cette humanité, être transporté aux tems de nos patriarches, à ces tems de l’amour & de l’innocence, où tous les hommes étoient simples & vivoient contens.

Ceux qui par leurs talens ont procuré des biens