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de milord Céton.

de vous faire part d’une science que je n’ai découverte que par mon travail & mes veilles ; mais le génie qui vous protège a dû vous instruire de cette partie essentielle qui compose la cour céleste, & qui remplit ce vide immense qui doit nécessairement se trouver entre l’Être suprême & les foibles humains. Il est vrai, dit Monime, que Zachiel n’a rien négligé de ce qui a pu servir à notre instruction. Je n’ignore pas que ce vaste univers est rempli de plusieurs sortes de génies occupés à différentes fonctions ; mais comme vous avez approfondi cette matière, vous me ferez plaisir de m’en instruite plus particulièrement.

Je ne résiste point, dit Paracelse, à satisfaire votre curiosité. Vous ne devez pas ignorer que l’Être suprême est seul parfait & accompli ; que c’est de sa toute puissante & suprême volonté qu’il a créé des abîmes du rien, une infinité de mondes remplis de diverses créatures qui ont été formées dans l’instant qu’il avoit marqué par sa sagesse. Sa divinité produisit en même-tems une prodigieuse quantité de substances spirituelles, séparées du corps & de la matière, & plus excellentes que l’homme, qui sont les génies. Ces substances spirituelles & invisibles surpassent de beaucoup les forces humaines ; elles sont les mobiles d’une infinité de choses dont les effets les plus ordinaires sont le mouvement les cieux & le cours des astres,