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Voyages

dente & éclairée les a terminées en peu de tems : mais à présent on voit régner dans toute l’étendue de cette planète une harmonie parfaite ; le même esprit conduit les différens peuples qui l’habitent ; les mêmes loix d’équité, de droiture & de bonne foi, les animent, semblables à des ruisseaux qui, après s’être égarés quelque tems, reviennent enfin se réunir à l’Océan d’où ils s’étoient échappés.

Le capital des revenus de l’empire ne consiste qu’en une seule taxe, on prélève sur tous les biens de chaque citoyen le dixième des revenus de leurs terres, que la plupart font valoir eux-mêmes, sans être obligés à aucun autre impôt : les marchands & les différens arts & métiers payent aussi la même taxe, proportionnée aux gains qu’ils font, & ces gens sont obligés d’apporter à des trésoriers nommés par la cour, les contributions qu’ils doivent payer, ce qu’ils font sans aucune contrainte, reconnoissant leur dépendance par ce service personnel. Cette façon de lever les impôts est d’une grande utilité pour le prince, en ce qu’elle épargne des sommes considérables qu’il faudroit donner à une infinité de gens qui seroient chargés de lever ces deniers ; d’ailleurs la multiplicité des impôts entraîne toujours un grand nombre d’abus qui tendent à ruiner les peuples, sans que le prince s’en trouve plus soulagé dans ses pressantes néces-