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de Milord Céton.

le désespère & le porte à la fin à faire des actions basses qui lui font oublier la vertu.

L’effet de leur morale est de prévenir le vice dans les ames foibles, de les exciter à la vertu par l’exercice des sentimens honnêtes, & d’affermir dans les mêmes sentimens les ames vertueuses, qui souvent ont besoin d’être réveillées ; c’est un feu qu’il faut de tems en tems ranimer & nourrir pour l’empêcher de s’éteindre. Ce n’est ni dans la prospérité, ni dans l’élévation qu’on a besoin d’apprendre à aimer la vertu, c’est dans l’abjection ou dans l’infortune.

L’empereur met sa gloire à entretenir la paix dans ses états, & c’est par ses vertus qu’il oblige ses sujets de joindre l’amour à l’obéissance qu’ils lui doivent ; il n’est rien qu’il n’en puisse espérer, leurs biens & leur vie lui seront toujours prodigués dès qu’il en montrera le moindre besoin, & ce zèle va si loin qu’ils se croient trop heureux de trouver des occasions de lui donner des preuves de leur amour & de leur attachement ; tous les cœurs volent au-devant de ce prince, & sa vue est un bienfait pour eux.

Ce monarque a soutenu des guerres sans se voir dans la dure nécessité de vexer son peuple ; le trésor de ses épargnes a seul fourni aux dépenses qu’entraînent toujours ces calamités ; une conduite pru-