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de Milord Céton.

punir le vice. Le défaut d’intégrité dans le ministère est puni de mort ; il n’y a point de fautes légères pour ceux qui exercent les charges publiques. Ce prince, toujours attentif au bonheur de ses peuples, fait des informations secrètes, pour être informé de leur conduite. Si l’on observoit une pareille sévérité dans quelques-uns des mondes que nous avons visités, ce seroit peut-être le moyen de conserver une exacte droiture dans l’administration de la justice, & de maintenir la paix & la tranquillité parmi les citoyens.

Dans cette cour, où l’équité a toujours régné, on regarde comme un déshonneur de s’endetter pour se procurer les faveurs du prince, qui ne peuvent être le partage que de la vertu & des talens. Rien ne s’accorde à l’intrigue ; ce n’est ni le faste, ni l’opulence, ni les titres, ni les exploits des ancêtres, qui font obtenir la préférence, la vertu seule a droit de se présenter : aussi n’y voit-on jamais de ces courtisans oisifs & dédaigneux qui, toujours envieux des faveurs que la justice n’accorde qu’à la vertu, ne s’occupent qu’à diminuer le prix des belles actions, ou à chercher un sens pour les rendre suspectes. On ne voit point non plus de ces hommes qui, par orgueil, intérêt ou bassesse, semblent se faire un devoir de protéger le vice & les rapines.

Dans cet heureux monde, jamais on ne voit la