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Voyages

qu’ils auront indubitablement fait descendre par la force de leurs conjurations. Je connois l’étendue de la science d’Avicene ; ce n’est que par ses études qu’il s’est acquis le pouvoir de commander aux génies ; il m’a forcé de descendre moi-même pour l’assister dans diverses opérations qu’il a entreprises & qui lui ont acquis ce grand nom dont il jouit parmi les savans. Le génie s’avança ensuite, il écarta la foule qui entouroit ces deux vieillards, pour apprendre d’eux-mêmes le sujet de leur dispute. Avicene reconnut d’abord le génie & parut charmé de le revoir. Après lui avoir témoigné sa joie & sa surprise, il nous examina un instant ; mais trop occupé de son aventure pour s’en distraire en notre faveur, il ne nous fit pas la moindre politesse.

Au nom de la première lumière, dit Avicene en s’adressant à Zachiel, tirez-nous de l’embarras où nous sommes. Vous n’ignorez peut-être pas qu’il y a nombre d’années je fis la connoissance de ce philosophe qui, comme moi, a toujours été persuadé de l’éxistence des esprits élémentaires ; mais, pour nous assurer de leur pouvoir, nous avons formé ensemble la résolution de les forcer à nous transporter dans la sphère du soleil. Le pouvoir de mes conjurations vous est connu ; vous savez que je n’ignore aucun des noms des intelligences, puisque vous-même avez été contraint de