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de Milord Céton.

l’amour du travail : semblable à un arbrisseau foible & sans vigueur, il veut être cultivé, nourri & greffé sur un arbre qui lui soit propre, & favorable à sa substance. Quel plus digne emploi peut-on faire de ses talens, que de les rendre utiles au bien de l’humanité ? N’est-ce pas travailler pour son propre bonheur que d’élever la jeunesse, de la former aux vertus, de lui donner le goût des sciences, de lui inspirer l’amour de la patrie, le desir de la gloire, l’attachement inviolable au souverain & le respect dû à la religion.

Le premier soin de ceux qui président dans ces écoles, est d’inspirer des mœurs honnêtes avant d’orner l’esprit ; ils commencent par éclairer le cœur, par régler tous ses mouvemens, par développer ses sentimens afin de les épurer, par démêler tous ses goûts pour les rectifier, & par étudier ses passions pour les modérer ; ils ne leur donnent que des leçons de confiance, de fermeté, de tempérance, de modération, & de toutes les vertus qui forment les hommes, qui élèvent l’ame & la mettent en garde contre les illusions de l’amour propre, afin de la soutenir dans les revers, & de lui faire éviter l’ivresse de la prospérité : loin de leur peindre la vertu sous de tristes images qui ne servent qu’à inspirer du dégoût pour elle, ils ne la montrent au contraire qu’avec tous les charmes