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Voyages

tuées pour l’éducation de la jeunesse ; tout enfant y est reçu comme citoyen, sans égard pour le rang ni la fortune, parce qu’ils sont persuadés que le peuple est composé d’hommes ; jamais on n’y voit, comme dans les autres mondes, de ces forçats de l’humanité qu’ils emploient à labourer leurs domaines, sans qu’ils puissent jouir du fruit de leurs travaux. Ici un laboureur est regardé comme le citoyen le plus utile ; paisible dans son habitation, & au sein de sa famille, il jouit sans crainte de son travail.

L’éducation des enfans fait une partie essentielle du gouvernement. Ces peuples regardent la jeunesse comme le trésor le plus précieux de l’état, & leur éducation est pour eux l’objet le plus intéressant pour la société : le bonheur & la tranquillité dépendent donc du soin qu’on prend de les former au devoir qui entretient l’harmonie. L’esprit d’un enfant, semblable à une cire molle, est susceptible de toutes les formes qu’on veut lui faire prendre ; les premières impressions ne s’effacent presque jamais, & ces caractères qu’on leur impose, influent sur leurs mœurs & sur leurs connoissances. L’homme n’est souvent que ce que l’éducation le fait, il lui doit ses vertus ou ses vices, ses erreurs ou ses préjugés, son ignorance ou le développement de ses idées, sa paresse ou