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de Milord Céton.

par respect pour les déités qui y résident, ou pour retirer les Nymphes des forêts, lorsque les vents ou la pluie les forcent à se mettre à couvert.

On respire dans ce monde une odeur sauvage qui réjouit & satisfait l’odorat, & on ne voit germer dans cet heureux tourbillon aucune plante venimeuse. En admirant tous ces divers points de vue, je crus voir la nature dans son printems donner l’essor à de nouvelles productions, & je remarquai que dans ses admirables caprices elle surpasse infiniment toutes les inventions de l’art. Zachiel nous assura que les habitans de ces lieux charmans y coulent des jours tranquilles ; les plaines y sont toujours peuplées de laboureurs ; les bocages retentissent de mille concerts aëriens, & ce peuple aîlé vole jusques sur la cime des chênes pour y annoncer le retour du dieu qui les éclaire.

C’est ici, nous dit Zachiel, où je veux vous faire admirer la grandeur de l’Être suprême ; son pouvoir se manifeste dans tout ce qui paroît à nos yeux. Voyez ce papillon déployer ses aîles nuancées de diverses couleurs ; de petites taches de pourpre sont répandues sur un fond d’argent, & sur le bord de ses aîles une lisière d’or se marie avec les nuances d’un beau vert ; une petite aigrette de plume argentée garnit sa tête mignone. Admirez cet autre insecte qui passe en bourdonnant, il est couvert d’une armure noire, & porte sur