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de milord Céton.

cœur de votre auguste majesté des sentimens si dignes d’un grand monarque ! Permettez, seigneur, que je vous loue de n’être point inflexible, puisque vous voulez bien écouter favorablement les sages conseils des génies qui vous sont dévoués : l’oubli que vous paroissez faire de votre grandeur doit les encourager à ne vous rien cacher ; je suis sûre qu’au fond de leurs cœurs ils voudroient qu’il fût en leur Pouvoir de vous rendre au centuple cette grandeur dont vous vous dépouillez si obligeamment en leur faveur. Quels motifs plus nobles que les vôtres peuvent animer un grand Prince ! Vous n’avez en vue que le bonheur de vos sujets ; vous jouissez, seigneur, des douceurs d’une paix qui doit être durable ; vos troupes nombreuses & formidables tiennent vos voisins en respect ; vos vaisseaux vous apportent les trésors de tout ce vaste univers ; vous dispensez tous les honneurs & les richesses ; enfin la vérité depuis si long-tems souffrante, va reparoître dans tout son éclat. Pour moi, à qui Zachiel a toujours inspiré cet amour pour la vérité, & la candeur qui consiste à ne louer que les vertus qui sont dignes de l’être, je puis vous assurer, seigneur, que je publierai dans tous les mondes où la destinée me conduira, que votre regne n’est qu’un enchaînement continuel de faits merveilleux, aussi clairs & aussi intelligibles lorsqu’ils sont exécutés, qu’impénétrables avant l’exécution, & que