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de milord Céton.

ceptes de Zachiel, c’est pourquoi vous saurez mieux que personne mettre un frein à vos passions. Une profonde révérence fut ma réponse. Ce monarque causa encore long-tems avec le génie ; je ne pouvois me lasser d’admirer sa bonté & sa familiarité.

Lorsque nous eûmes quitté l’empereur, je marquai à Zachiel la sensibilité que j’avois d’une si agréable réception : je sais, dis-je, que ce n’est qu’en votre saveur que ce prince m’a comblé de tant de marques de bienveillance : mais cela ne diminue rien de ma vive reconnoissance, j’en suis si pénétré que je verserois tout mon sang pour son service. Plus vous connoîtrez ce monarque, dit le génie, plus vous l’aimerez. Si les princes savoient combien ils gagnent de cœurs lorsqu’ils veulent bien se familiariser avec ceux qui les approchent, ils quitteroient souvent cette fausse grandeur qui paroît toujours farouche & inaccessible. Souvenez-vous, mon cher Céton, que la véritable grandeur est libre, douce, familière & même populaire ; elle se laisse toucher & ne perd rien à être vue de près ; plus on la connoît, plus on l’admire : si elle se courbe par bonté vers ses inférieurs, bientôt on la voit revenir sans effort dans son état naturel ; & si elle se relâche quelquefois de ses avantages, elle est toujours en pouvoir de les reprendre & de les faire valoir ; on l’approche