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Voyages

parussent faites que pour l’amusement, étoient néanmoins des leçons fort utiles.

Je remarquai que ceux qui sont admis à la cour d’Apollon, ont un corps si subtile, qu’à peine les yeux d’un mortel peuvent-ils l’appercevoir ; mais, semblables aux génies, lorsqu’ils veulent se rendre visibles, ils ont comme eux la faculté de prendre des corps fantastiques, parce que la matière subtile obéit à l’instant à leur volonté.

Cette cour est remplie de savans de toute espèce : on y voit des astronomes, des géomètres, des chimistes, des cabalistes, des poëtes, des médecins, des oracles & des musiciens, toutes personnes protégées par Apollon. Nous ne pouvions Monime & moi nous lasser d’admirer un séjour aussi délicieux. Cependant Zachiel nous avertit qu’il falloit nous disposer à prendre congé du souverain du Parnasse, des muses & de toute la cour d’Apollon. Les muses nous témoignèrent avec bonté le chagrin qu’elles avoient de nous quitter. Ces belles déesses firent à Monime mille caresses ; elles la douèrent chacune en particulier des sciences auxquelles elles président ; elles ajoutèrent que, sans la certitude où elles étoient de la recevoir, on ne lui permettroit pas de s’éloigner d’une cour pour laquelle le destin l’avoit fait naître.