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Voyages

senté la douleur d’Enone, qu’elle semble se plaindre aux Néréides de l’inconstance & de la légèreté de Pâris qui la quitte pour Hélene que Thésée avoit déjà enlevée ; Cassandre, sœur de Pâris, paroît dans l’enfoncement, les cheveux épars, & agitée d’un esprit de prophétie, annonce les malheurs qui doivent désoler les Troyens.

Sur la droite on voit Ariane, fille de Minos & petite-fille du Soleil, par sa mère Pasiphaé ; cette princesse exilée de l’île de Crète sa patrie ; après qu’elle eut trahi le roi son père pour l’amour qu’elle portoit à Thésée, en lui donnant un fil afin qu’il pût se tirer du labyrinthe qui renfermoit le Minotaure, se voit abandonnée de ce prince dans une île déserte, où elle gémit long-tems de sa perfidie ; mais Bacchus, attiré peut-être par ses plaintes, en devint amoureux : on voit les noces de ce dieu célébrées par des Bacchantes, & Ariane enlevée au ciel, où elle forme une couronne d’étoiles.

Déjanire, femme d’Hercule est d’un autre côté. On sait qu’Hercule, fils de Jupiter, après avoir rempli les douze travaux qui lui avoient été imposés par Euristé, ministre de Junon, se laissa séduire par les charmes d’Omphale, & changea avec elle la massue dont il avoit défait tant de monstres, en une quenouille, & la peau du lion qu’il avoit vaincu, pour la ceinture de cette jeune fille.