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de milord Céton.

nous vante l’histoire de la fable ; toutes paroissent sur ce marbre avec un point d’optique si parfait, que chacune d’elles y exprime l’endroit le plus intéressant de sa vie.

Du côté des colonnades sont représentées les différentes amours de Jupiter ; à droite, Marc Antoine oublie auprès de la reine d’Égypte le soin de l’empire des Romains ; plus loin, l’enchanteresse Armide regarde d’un air menaçant Renaud qui fuit avec le chevalier Danois ; ici Artémise montre à Clélie l’urne fatale qui renferme les cendres de son illustre époux ; sur la gauche, on voit Hélene, cette belle qui fit tant de mal aux Troyens pour avoir favorisé le berger Pâris ; on voit cette pomme que la discorde avoit cueillie au jardin des Hespérides, que le berger présente à Venus ; la satisfaction de la déesse est peinte sur son visage, & son air riant semble annoncer à ce roi berger la protection qu’elle lui accorde ; on voit à côté Junon & Minerve qui, quoique déesses très-sages, montrent néanmoins par un air courroucé qu’elles n’ont pu se garantir du funeste poison de la jalousie, ce qui fait que chacune de ces déesses prend parti dans la guerre de Troyes, afin de signaler sa vengeance. Du même côté on voit Enone : cette Nymphe qui demeuroit ordinairement sur le mont Ida, avoit épousé le fils de Priam lorsqu’il n’étoit que simple berger ; on a si bien repré-