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de milord Céton.

& persécutés. Les courtisans ne composent qu’un mélange de bassesses, de ridicules & d’impertinences ; peu sincères entr’eux, ils ne cherchent qu’à se trahir ; la plupart ne voient qu’au travers du voile de leurs passions ; ils regardent les événemens comme dans un miroir trompeur qui défigure les objets qu’il représente, & laisse toujours la vérité pour courir après le fantôme que forgent dans leur imagination des desseins ambitieux, & ils prennent pour des réalités leurs chimériques espérances.

Arrivés enfin dans la capitale de l’empire, je commençois â m’instruire : mais où je connus à fond les Joviniens, c’est à la Cour. Nous fûmes long-tems sans y paroître. Cette capitale qui est une des plus belles villes & des plus riches de toute la planète est aussi le rendez-vous de tout l’empire. Cette ville si grande, si riche, si variée, présentoit tous les jours à notre curiosité tant de nouveaux objets, que charmés de tout ce que nous y voyions, je ne pouvois m’imaginer qu’il pût y avoir encore quelque chose qui fût digne de notre attention ; la Cour me détrompa agréablement.