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de milord Céton.

aux abois, nous partîmes de grand matin pour nous joindre au rendez-vous. Lorsque tout le monde fut assemblé, on donna du cor ; les chiens furent lancés à la poursuite d’un vieux cerf qui leur donna long-tems de l’exercice par ses ruses. Pendant que chacun faisoit voir son adresse & sa légereté, Monime qui prenoit peu de plaisir à ce divertissement, & qui d’ailleurs se trouva un peu fatiguée, quitta la chasse & se joignit à une jeune dame pour prendre une des routes du bois qui lui étoit opposée. Je les suivis, & nous nous arrêtâmes dans un endroit charmant où elles voulurent descendre de cheval pour se reposer. Après plusieurs propos qui ne rouloient que sur la peine qu’on prend à tourmenter divers animaux, cette jeune dame nous demanda si nous assisterions aux fêtes qui se donnoient à l’occasion du mariage de Lucinde avec Amilcar. Monime répondit que n’ayant pas l’honneur d’être connue de Lucinde, elle ne croyoit pas devoir y rester. Vous ne savez donc pas, reprit cette jeune dame, l’histoire de cette belle personne ? Ah ! je veux vous en instruire, je la tiens de mon frère qui a été témoin du commencement de son aventure, & qui, comme partie intéressée, en étant devenu fort épris, a eu grand soin de s’informer de la suite.