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Voyages

rieuses : nous y remarquâmes, entr’autres, ce fameux trépied sur lequel la Sibylle de Delphes rendoit ses oracles, la barbe d’Esculape, le caducée de Mercure, le carquois de Diane, l’égide de Minerve, les flèches & le bandeau de Cupidon, la toilette de Vénus, l’enclume de Vulcain, & mille autres curiosités dont je parlerai dans la suite ; mais ce que nous admirâmes avec beaucoup d’attention, fut la harpe d’Apollon, dont les sept cordes répondent aux sept planètes sur lesquelles il répand sa vertu & sa lumière, ce qui représente en même-tems l’harmonie des cieux.

Les muses nous conduisirent dans la bibliothèque du souverain du Parnasse. Je mis d’abord la main sur un ouvrage d’un de nos philosophes, qui traite de l’attraction ou de la théorie du monde. Cet ouvrage me parut écrit avec tant de force & de lumière, qu’on diroit que ce philosophe ait pris la nature sur le fait ; je le parcourus avec avidité, en priant le génie de m’expliquer quelques endroits trop élevés pour mes foibles connoissances.

L’attraction & L’électricité sont les causes, dit Zachiel, de tous les phénomènes, tant physiques que moraux. L’attraction est une force dont l’action est connue dans toute la nature ; elle opère, non-seulement sur tous les corps matériels, en raison directe de la masse & inverse du quart de la