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de milord Céton.

de gloire qu’ils ne l’étoient d’argent ; si on voyoit des ministres préférer le bien de l’état à leur propre intérêt ; si les harangues des sénateurs étoient toujours écoutées ; si les prêtres, les pontifes & les coribantes prêchoient l’humilité & la charité par leurs exemples, & mille autres questions qui nous surprirent infiniment, parce que nous ignorions jusqu’à quel point ces aimables déesses poussent l’étendue de leurs connoissances. Clio continua d’entretenir Monime pendant qu’Uranie & Polymnie me firent part de leur science sur la rhétorique & sur l’astrologie ; elles m’en parlèrent avec beaucoup d’éloquence, & je jugeai par leurs discours que personne ne pouvoit les égaler sur ces matières.

La princesse Caparisse nous proposa de passer dans les cabinets d’Apollon, pour y admirer les curiosités dont ils sont ornés. Le premier offrit à nos yeux plusieurs pièces de tapisserie que Minerve elle-même avoit travaillés, dans une on voyoit les trois Parques, filles de Jupiter & de Themis, occupées à filer la trame de chaque mortel ; une autre offroit la déesse renommée qui présente un trône à l’honneur, en face étoient représentées au naturel, Cirene, Daphné, Hyacinte, Caparis & Broncus, favorites d’Apollon.

Nous passâmes ensuite dans un autre cabinet qui renfermoit les choses du monde les plus cu-