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de Milord Céton.

connoître leurs qualités, leur solidité, leurs proportions, leurs vîtesses ou leurs lenteurs ; ces conoissances doivent régler ses opérations ; les vents qui ont été créés par la nature pour purifier l’air en l’agitant, & pour amener ou dissiper les pluies, pour répandre les germes des plantes ou pour les transporter, ou enfin pour fortifier les végétaux par des secousses utiles ; ces vents, dis-je, doivent faire sa seconde étude ; ce sont eux qui décident presque toujours du succès des combats. Il est donc nécessaire de les connoître, pour tâcher de vaincre leurs obstacles en réglant sur eux le choix des postes pour en tirer de grands avantages, lorsqu’ils sont favorables, ou pour les combattre lorsqu’ils sont contraires.

La troisième qui regarde la mer, est d’estimer l’action des vagues qui choquent continuellement son navire ; il doit obéir aux mouvemens toujours agités de sa surface, connoître & mettre à profit la direction de ses courans, calculer les tems de ses marées, examiner leurs forces & leurs effets, afin d’en profiter ; tous ces détails si multipliés ne peuvent être que la suite de beaucoup d’étude & d’une expérience consommée, c’est de ces connoissances combinées que résulte l’art du pilote.

Vous ne devez pas ignorer mon cher Céton, ajouta Zachiel, que l’homme a besoin d’apprendre jusqu’aux choses les plus simples. C’est une témé-