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de Milord Céton.

vent beaucoup de division dans l’Olympe. Vous avez dû voir, reprit Zachiel, par le récit qu’Homère nous a fait de la guerre de Troye, que le parti que les dieux prirent dans cette guerre occasionna un bouleversement général dans le ciel.

Le Scamandre vit briller l’égide de Minerve ; il fut aussi témoin de l’effet des flèches sorties du carquois d’Apollon ; il sentit le redoutable trident de Neptune, qui souleva toute la machine, qui fit tourner le globe de la terre, & pensa la mettre hors de son pivot ; c’est pourquoi on convint qu’il n’y avoit que les arrêts inévitables du destin qui pussent rétablir la paix entre ces dieux animés par la plus affreuse vengeance, ou lorsqu’ils conviendroient mutuellement de rester neutres, en ne se mêlant aucunement des querelles du genre humain.

Ne diroit-on pas, reprit Monime, en examinant la conduite qu’on impute à ces fausses divinités, que la plupart des temples magnifiques qu’on leur a élevés n’ont été bâtis que pour servir de maisons de plaisance à leurs dieux, c’est-à-dire, ce qu’on appelle petites maisons dans l’empire de la lune, puisqu’ils croient qu’ils viennent souvent les habiter pour se délasser de leurs occupations & s’amuser en même tems des fêtes qu’on donne en leur honneur ? On peut présumer aussi qu’ils ont voulu récompenser la piété des hommes en faisant naître parmi eux un