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de Milord Céton.

fait usage de sa raison, on a peine à comprendre comment l’esprit humain a pu donner dans des erreurs aussi grossières.

Cependant ces erreurs, tout absurdes qu’elles nous paroissent, ont été reçues par les peuples les plus éclairés ; croiroit-on que des philosophes aient jamais pu croire à des dieux dont les exemples ne peuvent inspirer que des desirs vicieux ; car en examinant la mythologie des payens, quelle est la conduite qu’ils font tenir à Jupiter ? Quelles sont les qualités qu’ils donnent à leur dieu Mars qui paroît fier, brutal & sanguinaire. La ruse, la souplesse & la friponnerie étoient le partage du messager des dieux. Pluton ne se paisoit qu’à entendre les cris des malheureux. Venus qu’ils font naître de l’écume des flots, devient dans l’instant mère de l’amour, sans qu’on sache qui a pu l’aider à faire ce beau chef-d’œuvre ; on la dépeint aimable, voluptueuse & emportée dans ses caprices. Junon est jalouse & vindicative. Enfin en parcourant tous ces dieux, je n’en trouve pas un à qui on puisse judicieusement donner ce titre.

Ainsi chacun de ces dieux se trouve chargé des différentes passions qui animent l’ame, & de tous les évènemens de la vie ; & comme chaque nation a voulu en être protégée, les plus riches leur firent bâtir des temples, on leur institua des fêtes, on