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Voyages

d’Hercule qui avoit eu long-tems la vogue dans la Péloponie sur la côte du golfe de Corinthe ; celui de Venus si renommé, & ceux de Latone, mère d’Apollon & d’Esculape. Nous vîmes encore plusieurs antres fameux qui donnèrent occasion au génie de nous faire faire de nouvelles réflexions.

Vous devez remarquer, nous dit Zachiel, que dans tous les mondes, la maladie la Plus ancienne, la plus invétérée & la plus incurable qui ait jamais régné parmi le genre humain, a toujours été la pernicieuse envie de connoître les événemens futurs, sans que le voile obscur qui leur cache leur destinée, ni l’expérience de plusieurs siècles, ni une infinité de tentatives inutiles par leur peu de succès, aient encore pu guérir les hommes de cette malheureuse manie ; on ne peut les corriger d’une erreur si agréablement reçue ; toujours aussi crédules que leurs ancêtres, comme eux ils ne cessent de prêter l’oreille à la fraude & à l’imposture ; ce qui a trompé mille mille fois n’a point perdu pour cela le funeste droit de tromper encore.

On a vu sur la terre, les Toscans introduire chez les Romains, la manière de prédire l’avenir sur les météores, sur les éclairs & sur les tonnerres. On en voyoit qui donnoient une liste exacte de leurs différentes espèces ; ils circonstancioient leurs noms & les pronostiques qu’on en pouvoit tirer ; lorsqu’on