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de Milord Céton.

mauvais génies ; alors on passoit les deux pieds dans l’ouverture de la caverne, & aussi-tôt on se sentoit entraîner en-dedans avec beaucoup de force.

C’étoit là que l’avenir vous étoit découvert de différentes manières. Aux uns on leur faisoit passer devant eux les événemens qui faisoient l’objet de leur curiosité ; d’autres entendoient le récit des aventures que le destin leur préparoit ; d’autres enfin, effrayés par mille fantômes affreux, ne pouvoient rien distinguer dans l’avenir, ceux-ci étoient sans contredit en plus grand nombre. Cependant on sortoit de l’antre comme on y étoit entré ; on vous portoit au temple de la bonne Fortune, où l’on vous laissoit encore tout étourdi des merveilles que vous veniez de voir. Après ce récit, on demanda à Monime si elle vouloit descendre dans l’antre du héros. Vous me faites frémir, dit Monime, je n’ai jamais été curieuse de lire dans l’avenir, & si j’avois eu cette maladie, votre relation m’en guériroit pour toujours.

Nous suivîmes notre route & passâmes devant plusieurs cavernes où s’étoient retirés la Plupart des anciens oracles. Nous remarquâmes celui de Cerès qui faisoit voir dans un miroir magique plusieurs évènements curieux. Celui de Jupiter Ammon qui se tenoit autrefois en Lybie ; celui de la tête d’Orphée qu’on gardoit en l'isle de Lesbos ; celui