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Voyages

mel ; ce fameux philosophe étoit à leur tête & paroissoit diriger tous leurs travaux ; il les encourageoit en leur promettant de fixer sur leurs opérations les rayons du soleil ; & ces personnes animées par le desir de s’instruire, écoutoient avec respect les instructions de leur directeur ; ils recueilloient comme autant d’oracles toutes les paroles de Flamel, auxquelles je suis presque certain qu’ils ne comprenoient rien.

À peine fûmes-nous sortis de la carrière philosophale, qu’une figure grotesque se présenta devant nous ; Monime en parut d’abord effrayée ; mais Zachiel qui le reconnut pour un oracle, la rassura & lui donna en même tems la curiosité d’entendre le récit de ses aventures, par lesquelles il pourroit nous instruire de quelques faits intéressans.

D’où viens-tu, lui dit le génie en l’abordant ? Tu me paroîs bien fatigué. Il est vrai, dit l’oracle, que mes voyages m’ont presque anéanti. Depuis plusieurs siècles que je parcours différens mondes, je n’ai pas manqué d’occupations ; si vous voulez vous reposer à l’ombre de ces lauriers, je pourrai vous faire part de quelques-unes de mes prouesses. Mais que vois-je, dit l’oracle en nous regardant Monime et moi avec beaucoup d’attention ? Ou je suis un mauvais oracle, ou les deux personnes qui vous accompagnent sont des habitans du globe de la terre qui n’ont point encore subi le joug que la