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de milord Céton.

Apollon est regardé dans ce monde comme un souverain prophète ; c’est de lui qu’on tient l’art de la devination. Il préside principalement à la poésie, à la musique & à la médecine ; il est le chef des muses, le souverain des Parques, sa lyre représente l’harmonie des cieux. Des neuf sœurs qui lui sont soumises, la première se nomme Uranie, elle préside à la sphère du firmament étoilé ; Polymnie, à celle de Saturne ; Terpsicore, à celle de Jupiter ; Clio conduit Mars ; Melpomène est pour le soleil ; Erato dirige Vénus ; Euterpe régle Mercure, & Thalie fait agir la lune : de ces huit sphères diversement conduites, naît une différence de tons qui forment une harmonie mélodieuse, comprise sous la neuvième Muse qu’on nomme Calliope.

Dès que Zachiel parut, Apollon, qui le reconnut d’abord pour un génie du premier ordre, à qui rien ne doit résister, le fit à l’instant approcher de son trône. Ce monarque, après avoir félicité le génie sur l’étendue de son pouvoir & sur ses différentes entreprises, eut avec lui une longue conversation sur toutes sortes de sciences. À portée de les entendre, leur éloquence élevoit mon ame & y répandoit un charme inexprimable ; un langage sublime exprimoit leurs pensées : mais je m’arrête & ne puis entreprendre de rapporter un discours qu’animoit le feu divin qui compose leur être ; il faudroit être inspiré d’Apollon lui-même pour le