Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 17.djvu/58

Cette page a été validée par deux contributeurs.
33
de Milord Céton.

produit la contemplation d’un objet qui occupe l’ame toute entière, sans cependant la fatiguer.

Le génie nous fit voir distinctement toutes les beautés que la nature a dispersées pour l’ornement de mille mondes divers : nous vîmes briller & mouvoir ces soleils qui nous parurent déployer autour d’eux le pavillon des cieux ; je crus alors que la nature, nouvellement éclose s’embellissoit de la fraîcheur du printems, afin de peindre toutes les beautés du premier jour du monde. Monime & moi fûmes saisis d’admiration à l’aspect de tant de merveilles, dont l’importance, la fécondité & la variété fixoient tour à tour notre attention. Zachiel poursuivant son vol avec plus de rapidité, nous fit traverser une partie des déserts immesurables du vuide ; ce qui excita en nous une horrible frayeur.

Lorsque nous approchâmes de cette grosse motte d’argent, que quelques anciens ont appelé le soleil des nuits, nous commençâmes à découvrir la forme de la lune qui paroît sur notre terre montrer à nos yeux tantôt une joue, tantôt un nez, d’autre côté, un œil, une oreille, ou quelquefois un gros visage entier, que sûrement notre imagination lui compose, & que nos plus fameux astronomes regardent