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Voyages

de la part de l’empereur des Marsiens. L’ambassadeur avoit ordre de la féliciter sur son heureux avénement, de l’assurer de son amitié, de renouveller à perpétuité un traité d’alliance, dont le principal article étoit d’accepter pour époux le prince Aricdef. Marsine fit à l’ambassadeur la plus pompeuse réception, & de l’aveu de tous les grands de sa cour, elle répondit qu’elle étoit charmée que les vœux de l’empereur s’accordassent si bien à son penchant ; qu’elle ne pouvoit mieux reconnoître la protection qu’il lui avoit accordée, & en même tems les services que le prince Aricdef venoit de lui rendre, qu’en partageant avec lui une couronne qu’il s’étoit déjà acquise par son intrépide valeur, par ses rares vertus & par des talens si dignes de régner ; que d’ailleurs le prince ayant l’honneur de lui appartenir par le sang, elle se feroit toujours gloire de cette alliance qui la mettoit en droit de regarder désormais l’empereur comme un père attentif au bonheur de ses enfans ; elle ajouta avec des graces infinies, qu’elle le prioit d’assurer l’empereur que malgré tous les avantages qu’elle trouvoit dans cette union, l’intérêt y avoit moins de part que le choix de son cœur. Le prince, témoin de cette con-