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de Milord Céton.

infortunes qu’avoit essuyées la princesse Marsine pendant tout le cours de sa vie ; ensuite il supplia le roi par-tout ce qu’il crut de plus capable de le toucher, de vouloir bien accorder sa protection à cette illustre malheureuse, qu’on ne pouvait abandonner sans injustice. Ce monarque, surpris que la princesse eût pu résister à tant de maux, lui accorda non-seulement ce qu’il demandoit, mais il ajouta obligeamment qu’il ne pouvoit mieux reconnoître les services qu’il venoit de rendre à l’état, qu’en employant tout son pouvoir & les raisons les plus convaincantes afin de déterminer la princesse Marsine à partager sa couronne avec un prince qui en soutiendroit la majesté avec autant de justice, de prudence & de gloire, qu’il en avoit acquis par son courage & les talens dans toutes ses campagnes.

Une grace accordée avec des éloges aussi flatteurs de la part d’un roi plein de justice & de bonté, & dont le mérite seul a droit de prétendre à ses faveurs, comblèrent de joie le cœur d’Aricdef ; sa reconnoissance se manifesta par les assurances d’un respectueux attachement & d’une entière soumission aux ordres de sa majesté. Le roi lui ordonna de rassembler ses troupes & de partir incessamment pour ne pas donner le tems à la fille de Tracius de for-