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Voyages

Mon dieu ! arrêtez, dit Monime ; apprenez-moi, cher papa, avant d’opérer le changement que vous allez faire, s’il n’y a point d’araignées dans les mondes où vous allez nous conduire. Je frémis d’avance en pensant aux dangers où nous serions exposés si nous avions le malheur de nous laisser prendre dans leurs filets ; car si elles sont grosses, elles ne feroient qu’un déjeûné de nos pauvres petits individus. Ne craignez rien, dit Zachiel ; les corps phantastiques, loin de les attirer, les font fuir. Ah ! voici encore un autre embarras ; enfin, mon cher Zachiel, il faut bien que je vous confie toutes mes craintes. Je vous dirai donc, que je n’aime point à n’être revêtue que d’un habit phantastique, qui, vraisemblablement, ne peut être doublé que de critique, brodé de curiosité, & garni d’espérance : j’avoue qu’un pareil habit n’est guère solide, & qu’il me paroît un peu trop léger pour la modestie de mon sexe. Le génie ne put s’empêcher de sourire : avez-vous déjà oublié, lui dit-il, que je commande à une multitude de génies qui me sont subordonnés, & qu’il est en mon pouvoir de les faire aller d’un bout à l’autre de ce vaste univers ? Il ne me sera donc pas difficile de vous faire composer, en peu de tems, une garderobe des plus complettes, d’étoffes palpables : ainsi, belle