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de Milord Ceton.

Nous les repoussâmes enfin avec tant de vigueur, qu’ils furent entièrement défaits, la plupart taillés en pièces ; un petit nombre se sauva à la faveur de la poussière qui nous en déroba la marche.

Maître du champ de bataille & de leur camp qu’ils furent contraints d’abandonner, leur artillerie, leurs munitions & tous leurs équipages furent le prix du vainqueur ; les soldats y firent un butin considérable qui les dédommagea de la fatigue qu’ils venoient d’essuyer par une marche de quatre jours & quatre nuits, sans presque avoir le tems de se reposer, suivie ensuite d’une bataille dont la seconde journée dura depuis six heures du matin jusqu’à cinq heures de l’après-midi.

Le prince Aricdef, sans s’arrêter, poursuivit ses conquêtes avec tant de rapidité, qu’il soumit en très-peu de tems toutes les villes qui s’étoient rangées du parti des Belloniens, & celles qui avoient favorisé son passage dans le royaume. Après avoir fait punir les chefs de leur rebellion, il ne songea plus qu’à aller combattre les Saliens & les Arciens, dont il apprit que l’armée s’avançoit à grandes journées pour joindre celle des Belloniens ; apparemment qu’ils ignoroient leur entière défaite.