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de Milord Ceton.

ces cruautés vont enfin retomber sur toi & sur tes complices ; je te ferois fuir dans les enfers pour y signaler tes fureurs. Ne crois pas, reprit Aricdef, intimider par tes bravades celui qui te méprise assez pour ne pas craindre des coups. As-tu mis en fuite le moindre de mes soldats ? Penses-tu me vaincre plus facilement, ou aurois-tu assez d’audace pour te figurer que ta vue puisse me faire trembler ? La justice qui m’a mis les armes à la main est soutenue par l’honneur : tels sont mes motifs. Veux-tu finir cette guerre par un combat singulier ? Faisons usage de notre courage, c’est au dieu des armées à décider de notre sort.

Ils mirent fin à leurs discours, & s’avançant l’un contre l’autre avec une égale ardeur, ils commencèrent un combat furieux ; on les voyoit tourner avec une égale rapidité, & leurs épées flamboyantes traçoient dans les airs d’horribles sphères de feu.

Ce grand spectacle suspendit tout ; les deux armées saisies d’horreur se retirèrent des deux côtés pour attendre la décision de ce combat ; leur vigueur, leur adresse & leur légèreté paroissoient les mêmes ; mais Aricdef avoit reçu des mains de Mars une épée d’une trempe si parfaite, que rien ne pouvoir résister à son