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De Milord Céton

conjure dans l’instant. Tenez, cher papa, il me semble que j’entends déja le bruit des mondes célestes, & que je vois les actifs & laborieux habitans des planettes, & ceux de ces brillantes étoiles, appliqués à leurs fonctions ordinaires. Dans cet instant, mon ame ravie se sent prête à rompre sa prison pour jouir d’avance des précieux avantages que vous nous préparez.

Je me joignis à Monime pour supplier le génie de ne point différer à nous accorder cette faveur : notre cœur vous est connu, ajoutai-je, & je crois que vous nous rendez assez de justice pour être persuadé des sentimens de la plus vive reconnoissance dont ils feront sans cesse pénétrés. Il est vrai, dit Zachiel, que je vous connois l’un & l’autre beaucoup mieux que vous ne vous connoissez vous-mêmes ; je suis content de votre façon de penser ; elle ne dément point les soins que j’ai pris de vous instruire, & c’est cette connoissance qui me détermine à vous distinguer des autres mortels. Il n’est donc plus question à présent que d’opérer, afin de vous métamorphoser dans les plus petites figures. Je crois que celle de mouche convient assez à Monime ; comme vous l’aimez trop pour vous en séparer, je vais vous faire prendre la même forme.