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Voyages

purent soutenir le feu ; ils commencèrent à plier à leur tour, reculant peu-à-peu : nous les chassâmes sur leurs hauteurs, & gagnâmes par ce premier choc un terrein assez considérable pour redonner une nouvelle forme à notre armée.

Aricdef fit alors placer sa cavalerie au centre, mit quatre gros bataillons sur les ailes, & des pelotons d’infanterie entre ses escadrons, pour seconder les cavaliers lorsqu’ils en viendroient aux mains. Il plaça son artillerie à la tête, fit une troisième ligne, & ordonna qu’on étendît les deux autres.

À peine notre canon eut-il commencé à donner, que les Belloniens revinrent une seconde fois avec l’élîte, de leurs troupes, nous firent plier & se firent jour à travers plusieurs escadrons, ce qui mit assez de désordre parmi nos troupes pour craindre l’événement de cette journée ; mais le prince avoit si bien posté son infanterie, qu’elle se trouva par-tout à portée de réparer le désavantage de la cavalerie ; ensorte que nos escadrons s’étant ralliés, Aricdef se mit à leur tête, suivi des officiers généraux qui fondirent l’épée à la main avec tant de force & de vigueur sur les ennemis, qu’ils les firent plier à leur tour ; ce qui nous donna encore l’avantage sur cette dernière action qui dura jusqu’à la fin du jour,