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Voyages

toute notre artillerie. Il semble que les dieux favorisent nos desseins : le ciel se couvre de nuages, le feu des éclairs se mêle au feu continuel & rapide de nos batteries, & le bruit des canons, joint aux éclats redoublés du tonnerre, fait retentir les rochers ; les remparts s’écroulent, & tous ces objets réunis dans l’obscurité d’une nuit sombre forment une scène d’horreur & d’épouvante ; l’ennemi étonné est forcé de céder au torrent, il fuit après avoir livré aux flammes toutes ses richesses.

Ces malheureux se hâtèrent de rejoindre le gros de leur armée. La vigueur de cette action répandit le trouble & l’épouvante dans le camp des Belloniens. Nous attaquâmes ensuite le château qui domine le défilé par lequel on pouvoit joindre l’armée ennemie. Lorsqu’on s’en fut rendu maître, on les délogea de toutes les hauteurs, & le prince fit passer toute son infanterie sans aucun obstacle dans le terrein que nous venions de gagner pour nous mettre en ordre de bataille.

Ce terrein serré des deux côtés par de longues baies qui s’étendoient jusqu’au camp des Belloniens, fut gardé par nos dragons. Le prince fit avancer à droite & à gauche, de l’infanterie qu’il plaça dans divers postes, ou en corps, ou par détachemens, selon la dispo-