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Voyages

qu’il n’y a qu’un seul épi de bled dans tout un champ qui en paroît couvert, que de croire qu’il n’y a qu’un seul monde dans l’infini. La nature n’a rien produit qui soit unique dans son espèce ; elle aime à se copier dans ses ouvrages ; & en multipliant les copies qu’elle en fait, elle se plaît à les varier d’une infinité de façons différentes, c’est-à-dire que ses ouvrages se ressemblent en gros & non dans le détail. Pourquoi donc se seroit-elle démentie en ne produisant qu’un seul monde ? Il est certain qu’il y en a plusieurs. Je ne m’arrête point aux discours de certains savans, que l’orgueil a persuadés qu’ils avoient pénétré dans les mystères de la nature, qui ont compté jusqu’à trois cens quatre-vingt-trois mondes, ni à ceux qui ont avancé qu’il y en avoit autant que de jours dans l’année.

Comme vous êtes suffisamment instruits, poursuivit le génie, pour connoître & distinguer les merveilles que je me prépare à vous développer, & que je veux vous favoriser de tout mon pouvoir, c’est dans une partie de ces mondes où je vais vous conduire, nous commencerons par les planettes, &, si vous voulez, par celle de la lune, qui est la plus proche de la terre. Ah ! mon chez Zachiel, dit Monime, vous me comblez de joie ; partons, je vous en