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de Milord Ceton.

que de manquer à ce qu’ils devoient à leur rouverain ; ils jurèrent à ce prince mourant d’employer leur zèle, leur courage & leur vie même au service de la princesse & de mettre tout en usage pour la faire remonter sur le trône.

L’infortunée Marsine, réduite comme le roi son père à la triste nécessité de cacher la majesté du rang dans lequel le ciel l’a fait naître, est forcée pour ainsi dire d’en descendre à l’instant pour traîner dans le monde une vie obscure, sujette à mille révolutions par les intrigues du tyran qui a poussé l’indignité jusqu’à mettre à prix la tête de la princesse.

Le ressentiment que Marsine en conserve avec tant de justice, l’horreur des trahisons que Tracius ne cesse d’exercer contr’elle, l’ont engagée de prendre le déguisement sous lequel vous l’avez connue ; c’est sous cet habit & sous un nom emprunté qu’elle s’est signalée dans plusieurs rencontres qui lui ont acquis beaucoup de gloire, pendant que ses fidèles officiers, dispersés dans différentes provinces de ses états, tâchoient par le moyen de leurs amis de fomenter quelque soulèvement en faveur de leur souveraine, dont elle pût tirer avantage. Plusieurs s’étoient déjà rangés du parti de la princesse ; ils n’attendoient qu’une