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De Milord Céton

animaux, & je suis charmée que vous soulagiez mon esprit, en imaginant que ce sont les ames des premiers hommes qui font leur pénitence en venant animer les corps des bêtes. À l’égard du reste de notre généalogie, je n’en puis rien dire, sinon qu’il y a dans le monde un très-grand nombre de ces hommes-oiseaux, qui se tourmentent en vain pour découvrir des choses qui sont au-dessus de leurs connoissances. Pour les poissons & les coquillages je crois que vous me dispenserez d’en parler ; je n’imagine rien en leur faveur, & je crois néanmoins que nous pourrions bien être dans le siècle de leur règne ; car combien en voit-on qui se laissent prendre à l’hameçon, ainsi que des oiseaux au trébuchet ?

Après avoir passé plusieurs mois dans le vieux château, pendant lesquels le génie continua ses instructions vous n’avez pas oublié, nous dit-il un jour, ce que je vous ai enseigné sur la pluralité des mondes. Il est question à présent de vous en convaincre, en vous en faisant visiter une partie. Vous n’ignorez pas les différentes opinions des anciens philosophes qui en admettoient une infinité : je vous ai déja dit que les planettes & les étoiles fixes sont autant de mondes habités par des créatures de toute espèce, & qu’il seroit aussi ridicule de penser