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de Milord Céton.

châtier les rebelles & les faire rentrer dans leur devoir. Ces nouvelles levées occasionnèrent des dépenses excessives ; pour y subvenir il fallut mettre quantité d’impôts qui surchargèrent les peuples ; mais ces impositions, loin de grossir les trésors publics, ne furent que des torrens qui entraînèrent la substance de tous les Belloniens, pour aller se perdre dans l’immense fortune de ceux qui étoient protégés par Tracius, obligés néanmoins par de secrets traités qu’ils faisoient avec lui d’en rendre les trois quarts.

Le tyran employa une partie de ses richesses à gagner les premiers officiers de la couronne, qui, séduits par son or, n’eurent pas de peine à lui obtenir le commandement général de toute l’armée. Lorsque Tracius se vit à la tête des troupes, semblable à un vautour qui tombe sur la colombe ou sur la tourterelle, & dissipe dans les bois leurs membres palpitans après les avoir déchirés, le tyran voit sans pitié égorger les sujets de son roi ; ses parricides mains, en leur ôtant leurs biens, les sacrifient encore à son ambition.

Tracius, en prolongeant la guerre par ses intrigues sourdes & ses mauvaises menées, augmenta la misère du peuple & trouva le secret de multiplier ses trésors. La politique du tyran