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de Milord Céton.

fondre. Ah ! perfide, m’écriai-je, par quel charme as-tu pu la séduire ? Ton sang lavera la honte que je ressens. Ces paroles prononcées avec véhémence, leur firent tourner la tête. Surpris l’un & l’autre de me voir, ils rougissent tous deux ; je veux fuir ; le chevalier m’arrête sans pouvoir proférer un seul mot. Monime, tremblante & éperdue, tombe sans connoissance. Je ne m’apperçois que trop, dis-je au chevalier, en le repoussant avec des yeux pleins du courroux qui m’animoit, par le désordre & le trouble que je cause, que tu as mis le comble à tes trahisons. Non, mon cher milord, dit le chevalier d’une von émue & presque éteinte, malgré les apparences, gardez-vous d’oser soupçonner deux personnes qui vous sont également attachées ; je pars dans l’instant, & vous instruirai au camp de tout ce qui cause aujourd’hui votre surprise : je vais vous y attendre, pour vous y donner les satisfactions que vous exigerez, commencez par secourir Monime.

Zachiel, qui parut dans l’instant, suivi d’une des femmes de Monime, me tira d’un seul mot des nouvelles inquiétudes où ce discours venoit de me plonger. Non, madame, dit-il en arrêtant le chevalier, vous ne partirez point ; ce n’est plus dans les dangers des combats que