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de Milord Céton.

avoir rétabli l’abondance & la tranquillité, nous en sortîmes pour suivre le prince, qui fut s’emparer d’un poste avantageux, dans le dessein d’y observer les ennemis.

Surpris de ne point voir arriver le chevalier, je commençois à craindre que le secret dépit que j’avois remarqué en lui ne l’eût contraint de se retirer : je me préparois à lui écrire, lorsque je reçus une lettre de Monime, qui m’apprit qu’il étoit retenu par une grosse fièvre. L’inquiétude de la maladie de mon ami se joignant à l’empressement que j’avois de voir Monime, me firent demander un congé de huit jours : j’eus peine à l’obtenir, dans les commencemens d’une campagne où notre armée, déja victorieuse, n’attendoit que le mouvement des ennemis pour diriger sa marche, le poursuivre ou l’arrêter dans ses projets ; mais je ne pus me refuser au plaisir de revoir Monime : ses yeux, me disois-je, animeront mon courage ; un mot de cette bouche adorable fortifiera ma vertu, & Zachiel, par ses sages conseils, contribuera à me faire acquérir de la gloire ; peut-être aussi ramenerai-je le chevalier qui, je suis sûr, brûle d’envie de se trouver à une action décisive.

J’avois des chevaux de relais que je fis partir, & je fus ensuite me présenter au prince pour prendre ses ordres. Je viens d’apprendre, me